Quand je pense que t'arrives même plus siffler trois fois
Hier, pendant des heures, je regardais la campagne suisse défiler à travers ces vitres qu'on ouvre plus. Et je ne m'en lasse pas. Je choisis la bonne musique, laisse ma tête se caler à la paroi, prends mon rôle de spectateur. Rares sont les fois où je communique. A force de contemplation j'en arrive aux réflexions et parfois ca se complique. Je me dis que je suis devenu ce que je n'étais que quelques heures par semaine, ou quelques semaines par an; un spectateur. Je ne vis plus, j'observe. Je m'adapte, je change, je pense, je prends la pensée de l'endroit, je me fonds à la terre étrangère, je n'appartiens plus nulle part, je veux, je me lasse, je veux, je me fatigue. Je cherche alors des solutions pour changer ca, tout en sachant ce dont j'ai réellement besoin sans pouvoir l'obtenir, je repense à quand je l'avais et que je l'ai perdu, aux raisons surtout de l'avoir perdue.
Dans ce week-end à connotation religieuse, j'imagine que dans le fond, je pourrais faire du voyage ma religion et, sans pousser jusqu'à l'absurdité savoureuse, j'en tire quelques parallèles. Aspirer à la contemplation, faire des prières mais sans les adresser, chercher à comprendre ce qui nous entoure, y trouver un sens, puis donner un sens, partager avec ceux qui sont aussi en quête et se séparer des ignorants, déclarer que tout n'est que vanité et être persuadé de faire partie de ceux qui ont compris.
Les réflexions prennent fin en entrant en gare. 4 heures pour rentrer chez moi, suite au week-end en terre-mère genevoise que je ne raconterai pas, beaucoup de hauts et de bas, et puis d'autres le font mieux que moi. En sortant du train j'efface ma dernière pensée à celle qui a incarné les voyages au-travers de la campagne suisse pendant quelques années. Une dernière pensée, car depuis bien longtemps il n'y a plus personne sur le quai qui m'attend…
Plus je pense, moins je sais qui je suis.